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Mieux jeûner avec l’Ayurvéda

Vous êtes tenté.e par l’idée d’un jeûne de printemps et vous souhaitez savoir comment vous y prendre au mieux ? Cet article vous présente la vision ayurvédique du jeûne, ses bienfaits mais également ses risques potentiels, et détaille les différentes façons de jeûner. 

Le jeûne, bonne ou mauvaise idée ?

Le jeûne a bonne presse, surtout en cette période de l’année où l’envie de s’alléger se fait sentir. Il est, effectivement, efficace pour détoxifier le corps puisqu’il permet d’éliminer Ama (les toxines) par l’augmentation du feu digestif. On dit qu’il réduit le dosha Kapha, qui est le dosha aggravé par la période de printemps.

En revanche, un jeûne mal fait peut avoir des effets absolument contre-productifs et faire plus de mal que de bien. Utilisé de la mauvaise manière, il peut complètement supprimer Agni, le feu digestif (ne plus ressentir la sensation de faim n’est pas forcément une bonne chose, cela peut tout simplement indiquer que nous avons affaibli notre puissance digestive, ce qui peut entraîner des troubles par la suite).

Il est à noter que si le jeûne a un effet équilibrant sur Kapha en le réduisant, il augmente à l’inverse les doshas Vata et Pitta, et peut donc nous amener à développer des troubles de ces deux doshas. De plus, la sensation de privation ressentie lors d’un jeûne peut nous amener à compenser, c’est-à-dire à tomber ensuite dans des excès alimentaires. Le point de vue ayurvédique est donc de privilégier de courts jeûnes hebdomadaires plutôt que de longs jeûnes si ces derniers conduisent à des compensations alimentaires.

Pour quelles raisons jeûner ?

Le jeûne est une bonne solution pour initier une période anti-Ama et alléger l’organisme. Nous pouvons ressentir l’envie du jeûne lorsque nous observons la présence d’Ama, les toxines – maladies, appétit diminué, constipation, douleurs articulaires, odeurs fortes, somnolence, manque de clarté au niveau du mental et de l’esprit, selles molles et odorantes, lourdeurs…

Le jeûne peut également se faire de façon régulière en « entretien » du système digestif et dans une logique de prévention. Les changements de saison sont des moments tout indiqués pour cette pratique. La saisonnalité est très importante, prendre garde à ne pas jeûner durant les saisons froides, car ce n’est pas ce que le corps réclame !

Adapter son jeûne

Durant la pratique du jeûne, il est important de s’observer et de s’écouter afin de savoir si le jeûne nous équilibre ou nous déséquilibre. Un jeûne bénéfique se voit grâce à des odeurs corporelles moins chargées, un dépôt sur la langue plus léger, une aisance dans l’appétit, la digestion et l’élimination des selles, mais également par la sensation d’un esprit serein, clair, et d’une bonne énergie.

A l’inverse, si nous expérimentons de la fatigue, des étourdissements, de la sécheresse, des brûlures d’estomac, des maux de tête, des douleurs, des problèmes de sommeil ou de concentration, c’est le signe que le jeûne n’est pas bénéfique et qu’il faut l’arrêter.

Le Jeûne selon votre dosha

Il est conseillé d’opter pour un type de jeûne qui soit respectueux de sa constitution pour éviter tout facteur de troubles.

Le jeûne n’est en général pas conseillé pour les types Vata qui nécessitent de la régularité, de l’ancrage et qui ont un feu digestif variable. Un jeûne total (c’est-à-dire un jeûne sec ou bien la seule prise d’eau) est même contre-indiqué pour ce type, et il sera préférable de privilégier un régime anti-ama tel que la prise d’un Kitchari en monodiète, ou encore des bouillons de légumes chauds. Il est important de noter qu’une période de trois jours de jeûne serait le maximum pour les types Vata.

Pour les types Pitta, il faudra prendre garde à ne déséquilibrer la puissance digestive qui est en général très forte, en créant des excès de feu (brûlures, maux de tête, irritabilité, etc.). Le jeûne sec sera donc là aussi à éviter. Privilégier les jus de fruits ou un jeûne de légumes crus. Les bouillons de légumes (avec des légumes amers et astringents) seront également efficaces mais à température ambiante.

Pour Kapha, les jeûnes longs (jusqu’à 7 jours) sont possibles ou bien un jour par semaine. Il sera important de boire des décoctions de gingembre pour éviter que le feu digestif de Kapha ne s’éteigne et pour favoriser les éliminations. Il est conseillé de prendre des bouillons de légumes aux saveurs acide, piquante et astringente ou de réaliser un jeûne de fruits crus acides (notamment au début de l’été).

Pour conclure

Nous voyons donc que le jeûne n’a pas le même effet sur tout le monde. La vision ayurvédique est de ne pas opter pour un jeûne sec, mais d’accompagner la puissance digestive par des boissons tièdes ou chaudes ou encore de favoriser les mono-diètes. N’hésitez pas à consulter un thérapeute ayurvédique pour comprendre quelle serait la meilleure façon de jeûner selon votre constitution et vos besoins.

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Cet article a été rédigé par Valentine Lodato, thérapeute ayurvédique au Centre Sésam.